Centre de Développement Chorégraphique National Falaise Normandie

Avec les artistes Résidences

Philipp Enders

collectif cohue
Camille Ulrich

+ D’INFOS

  • En Accueil-Studio du lundi 10 au vendredi 14 juillet à l’Espace Danse, Falaise
    & du lundi 11 au vendredi 15 septembre, au Forum, Falaise

    Ouverture publique
    Jeudi 14 septembre à 18h30
    au Forum, Falaise
    Gratuit, avec ou sans réservation

    Quelques dessins de Camille Ulrich seront également exposés à la Médiathèque du Pays de Falaise pendant la période de la résidence.

Philipp Enders

Philipp Enders est chorégraphe et danseur interprète, compositeur et plasticien. Après un parcours d’études de musique et de littérature, il est diplômé de l’Université HZT Berlin en Danse, Contexte, Chorégraphie en 2014. En 2020, il obtient son Master de chorégraphie chez exerce au ICI–CCN de Montpellier – Occitanie en partenariat avec l’Université Paul Valéry. Dans ses travaux passés, il a croisé différentes disciplines en collaborant avec des artistes plasticien.ne.s, auteur.e.s ou ensembles musicaux. Dans sa recherche actuelle, il met au cœur la nuance et dispose autour la chorégraphie, la composition et la peinture.
Ses dernières chorégraphies Along with the night wuthering (2019) et N (2020), ainsi que la conférence performée et musicale A Lecture on Nuance (2020) utilisent ses compositions originales.
En 2020, il co-fonde le collectif « cohue », un laboratoire chorégraphique basé à Montpellier. Leur première création collective geste de démarrage se crée en septembre 2022 au festival Plastique Danse Flore.
Depuis 2018, Philipp collabore avec la compagnie La Tierce de Bordeaux en prêtant sa voix pour D’après Nature, son regard sur 22 ACTIONS faire poème et son interprétation dans leur nouvelle création Construire un feu.

Dans nous la montagne

Création 2023

Dans nous la montagne est une pièce de danse pour 4 interprètes au plateau, accompagnée d’une exposition de dessins.
Ce projet commence par le désir de travailler avec une composition pour orchestre et depuis une expérience éblouissante que j’ai eue en lisant la poétesse de la Grèce antique Sappho. De ses poèmes (à part un seul), il ne nous reste que des fragments et dans la traduction particulière d’Anne Carson on trouve souvent juste quelques mots ou phrases sur la page. Tout ce qui manque autour des mots, Carson l’indique par des crochets. Carson dit de ces crochets qu’ils « impliquent un espace libre aux aventures imaginaires. » (A.Carson. If Not, Winter, 2003, p. xi.)
Et c’est vrai que par ce simple ajout le vide autour des mots reste chargé et m’invite à projeter moi-même ce qui n’est plus là. Imaginons alors, en revenant à la composition pour orchestre, que cette composition, comme les poèmes de Sappho, n’existe plus que par fragments et que c’est notre seule base pour la chorégraphie. Comment veut-on traiter cet espace libre aux aventures imaginaires qui se trouve autour des fragments de musique ? Peut-être que si on se sensibilise à la musique on peut re-imaginer ce qui a disparu et le retrouver ailleurs au fil d’une aventure imaginaire, avec nos outils que sont les moyens chorégraphiques et le dessin. À partir de ce qui fait résonner nos corps et qui continue de chanter en nous, on écrit la chorégraphie — une écriture sensible, gestuelle, dessinée.
Là, on entre pieds nus dans le champ de la synesthésie, qui est, selon Roland Barthes, liée à « la possibilité de démultiplier et d’approfondir la nuance sensuelle. » (R.Barthes. La préparation du roman, 2015, p.176) Ceci me touche car c’est ce que j’aimerais aborder avec cette chorégraphie : sensibiliser nos corps à une perception aigüe jusqu’à l’émergence de la nuance sensuelle. Une composition pour orchestre offre une base propice à cette démarche, car il s’y trouve déjà l’immense richesse de ce que j’appelle les caractéristiques sensibles de la musique : la texture et le timbre, l’ambiance et l’atmosphère, une sensation d’espace et de directions, de poids-légèreté et d’obscurité-luminosité, de chaud-froid ; pour moi, c’est là où réside le potentiel de la musique à nous catapulter dans des paysages imaginaires, à rappeler des souvenirs ou appeler des récits.
Pour l’écriture de la danse, les interprètes se sensibilisent et captent tout ce que la musique évoque en elleux, puis iels explorent des possibles développements de sensations, d’images et d’atmosphères. À partir de là, des chemins chorégraphiques se dessinent pour se croiser et se recroiser avec la musique.
Dans cet entrelacement, je cherche comment la danse peut porter l’expérience musicale vers des espaces insoupçonnés et comment la musique peut nous emmener, nous interprètes, dans des endroits subtils de notre perception jusqu’à créer une chorégraphie qui fait voir le son et entendre le mouvement.
Avec l’accompagnement en dessin, un autre regard et corps avec son angle singulier participent à la recherche et à la création de la pièce. La dessinatrice prend part aux explorations et crée ses propres matériaux reliés à la chorégraphie. L’hypothèse est que ses dessins agissent comme une forme de retour sur les explorations du plateau et nourrissent activement le processus synesthésique.

Dans le cadre du dispositif « Accueil-Studio » soutenu par le ministère de la Culture

  • Conception, chorégraphie, composition musicale, interprétation : Philipp Enders
  • Co-création, interprétation : Sonia Garcia, Séverine Lefèvre, Mariana Viana
  • Regard extérieur, accompagnement en dessin : Camille Ulrich
  • Création lumière : Caty Olive
  • Production : Lucille Belland
  • Production déléguée : cohue
  • Accueil Studio : Honolulu, Nantes
  • Coproduction : ICI–Centre chorégraphique national Montpellier Occitanie / Direction Christian Rizzo dans le cadre de l’accueil-studio ; Chorège – CDCN Falaise Normandie ; CCN de Caen en Normandie ; autres partenaires en cours
  • Avec le soutien financier de la Direction régionale des affaires culturelles Occitanie

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