à propos
Thomas Ferrand est artiste, metteur en scène et botaniste.
Faire le feu (création printemps 2023, pièce en extérieur) est un récit plastique sur nos origines, évoquant certaines hypothèses sur le néolithique et ce qu’on appelle l’anthropocène ou le capitalocène, et sur notre environnement. Sur un plateau minimaliste d’acier, surélevé, et quasi flottant, une figure humaine construit un feu. Il déploie le fagot et produit à la main les fumées et les flammes par friction. Une voix raconte. C’est un paysage.
Récit construit comme une phase délirante ou un excès de fièvre sous une ondée tropicale, Faire le feu est écrit en Guyane. Cette litanie évoque en vrac notre condition animale, la guerre des épices, les migrations, l’origine des espèces, et les théories ou fondements qui différencient le monde tropical du monde tempéré. Pourquoi en sommes-nous là ? Différents scénarios sont abordés comme des fictions spéculatives. Si l’animisme ou le totémisme habitent parfois cette pièce, c’est pourtant, résolument, une création contemporaine et sans folklore.
Faire le feu est pensée esthétiquement pour être une suite logique d’Une excellente pièce de danse, créée en 2014 au festival Ardanthé à Vanves puis à la Scène Nationale d’Orléans et au festival ActOral à Marseille. L’équipe est d’ailleurs en grande partie la même. Il s’agit toujours de déployer un poème scénique, de recréer des espaces, de dérouler du temps. Mais aussi d’agiter quelques idées fondamentales.
Le dispositif sonore contient trois strates à la fois distinctes et entremêlées. Il y a un enregistrement d’une voix qui déroule le récit, la diffusion de son « d’ambiance » issue de session de fieldrecording réalisé en parti dans les forêts tropicales de Guyane, et une création musicale multi instrumentistes. L’ensemble est réalisé par Jean-Baptiste Julien, principal collaborateur de Thomas Ferrand pendant une quinzaine d’années (Idiot cherche village, Un Hamlet de Moins, Extase de Sainte-Machine, etc.).
La pièce charrie et convoque des imaginaires très différents, allant d’Aguirre la colère de dieu de Werner Herzog en passant par Comment pensent les forêts de l’anthropologue Eduardo Kohn ou d’Ishmaël de Daniel Quinn, tout en attrapant au passage la référence de Construire un feu de Jack London. Mais Faire le feu, c’est aussi le déroulement de théories de l’Histoire encore trop peu entendues.
Dans le cadre du dispositif « Accueil-Studio » soutenu par le ministère de la Culture
- Texte et mise en scène : Thomas Ferrand
- Interprétation : Raphaël Dupin
- Création sonore : Jean-Baptiste Julien
- Voix : Serge Nail
- Scénographie & construction : James Bouquard
- Costumes : Audrey Gendre
- Régie générale & plateau : en cours
- Ingénieur du son : en cours
- Production : Le Poney
- Coproduction : Centre Chorégraphique National de Caen, Avant Scène Théâtre de Cognac, Chorège | CDCN Falaise Normandie, Espace Malraux Scène Nationale de Chambéry, Scène Nationale du Carré Colonne, La Soufflerie (Rezé). En cours de discussion : CCN de Montpellier, Festival Parallèle (Marseille), TAP Poitiers, CCN de la Rochelle,